L’apport de l’imagerie dans l’endométriose

Publié le 17 juillet 2023 .

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En accord avec la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose annoncée en février 2022, notre réseau participe au pôle territorial EndoSud de lutte contre l’endométriose. L’objectif de ce pôle expert est de garantir un accès optimal aux soins pour les femmes atteintes d’endométriose et de réduire le délai pour établir le diagnostic de la maladie. Les radiologues réalisent les examens d’imagerie spécialisés et participent aux réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) aux côtés des gynécologues.

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie gynécologique chronique qui concerne une femme en âge de procréer sur dix. Cette maladie est liée à la présence de tissu endométrial (l’endomètre correspond à une couche interne de l’utérus) en dehors de la cavité utérine. Pendant les règles (ou menstruations), une majeure partie de l’endomètre est éliminée. Or, le tissu endométriosique anormalement situé à l’extérieur de la cavité utérine persiste après les règles et réagit aux variations hormonales générées lors du cycle menstruel. Cela provoque aux endroits où il se trouve des saignements, des nodules, des kystes, ainsi que des inflammations et des tissus cicatriciels pouvant toucher les organes avoisinants (ovaires, trompes, paramètres, vagin, vessie, rectum, etc.).

Les causes de l’endométriose sont mal connues, multifactorielles, associant des facteurs directement liés aux menstruations à des facteurs génétiques et environnementaux. Jusqu’à présent, en France, le délai moyen pour aboutir au diagnostic de l’endométriose est de sept ans. Certaines formes d’endométriose sévères sont aujourd’hui reconnues comme des affections de longue durée.

Quels sont les signes d’une endométriose ?

Les symptômes de l’endométriose sont variables et plus ou moins intenses d’une patiente à l’autre. Ils apparaissent généralement à l’adolescence. Ces symptômes altèrent la qualité de vie des femmes atteintes.

  • Pendant les règles : les règles douloureuses (dysménorrhées) sont le principal et le plus précoce des symptômes. Il n’est pas normal, pour une femme, de souffrir de ces douleurs menstruelles.
  • En dehors des règles : l’endométriose peut générer des douleurs pelviennes et abdominales quotidiennes et intermittentes. Il peut notamment exister des douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunies). D’autres symptômes peuvent également être rencontrés (troubles urinaires, troubles digestifs comme des douleurs à la défécation).

Enfin, l’endométriose est la première cause d’infertilité en France. On estime qu’environ 40% des femmes atteintes d’endométriose présentent des problèmes de fertilité et qu’environ 50% des femmes infertiles seraient porteuses d’endométriose. En effet, certaines femmes atteintes d’endométriose ne présentent aucun symptôme particulier, ce qui peut expliquer la complexité diagnostique et un délai allongé pour aboutir à ce diagnostic.

À quoi sert l’imagerie dans le bilan de l’endométriose ?

Dans l’endométriose, l’objectif de l’imagerie médicale est triple:

  1. Faire le diagnostic positif de l’endométriose : mettre en évidence les localisations anormales de tissu endométriosique en dehors de la cavité utérine (ovaires : nodules d’endométriose ou endométriomes, ligaments de fixation de l’utérus ou endométriose pelvienne profonde, cavité péritonéale ou endométriose péritonéale superficielle).
  2. Faire le diagnostic des complications de l’endométriose : recherches des atteintes altérant les fonctions normales du corps, par exemple la compression des trompes (hydrosalpinx) altérant la fonction de reproduction ; la compression des uretères altérant le fonctionnement normal des reins ; atteinte de la vessie et du rectum altérant la qualité de vie lors de la miction et de la défécation, etc.
  3. Faire le diagnostic différentiel, c’est-à-dire rechercher d’autres maladies pouvant expliquer les symptômes.

Quelle est la prise en charge de l’endométriose ?

Les deux principaux examens d’Imagerie à effectuer sont les suivants:

  • l’IRM pelvienne : examen non irradiant, permettant la réalisation d’images du pelvis (bas ventre) grâce à l’application d’un champ magnétique. L’examen est indolore et dure entre 10 et 15 minutes en position allongée. Une IRM pelvienne nécessite une préparation du rectum par un lavement avant l’examen, afin que l’ampoule rectale soit vidée de ses matières et que la qualité d’exploration du pelvis soit améliorée. Dans la grande majorité des cas, il n’est pas nécessaire de faire une injection intraveineuse de produit de contraste ou de placer un gel dans le vagin pour le déplisser.
  • l’échographie pelvienne : examen non irradiant, l’échographie repose sur la technique des ultrasons. L’examen, d’une durée de 10 à 15 minutes, est réalisé en position allongée puis gynécologique, avec une sonde endocavitaire (disposée dans le vagin) pour s’approcher des organes pelviens à analyser (utérus, ovaires, trompes, etc.). Cet examen peut être sensible, notamment s’il existe une endométriose inflammatoire, mais il est effectué avec précaution par le radiologue.

En fonction du type d’endométriose diagnostiqué, votre médecin pourra vous proposer un traitement adapté permettant de soulager les douleurs provoquées par cette maladie.

Article rédigé par Olympe imagerie

Olympe imagerie est un groupement de radiologues associés indépendants exerçant sur plusieurs sites franciliens à Antony, Massy et Dourdan.